Cela fait plus d'un an que j'utilise timidement cette newsletter pour vous inviter aux Rencontres ou encore pour vous informer de l'ouverture des inscriptions des formations. Pourtant, de l'autre côté de l'écran ou du micro, il se passe bien d'autres évènements que j'aimerais partager avec vous qui suivez ce projet et y êtes attachés 💓. Ce soir, et pour commencer, j'aimerais vous raconter une histoire d'interview ratée. Juillet 2018. Cela fait 3 semaines que j'ai quitté ma dernière collaboration. Après une semaine un peu étrange chez mes parents à Poitiers, je prends la route pour Marseille où j'ai de la famille. Le podcast était alors au stade de projet. J'avais réalisé deux interviews en juin : celle de mon amie Esther (que je n'ai jamais diffusée : un autre échec), et celle de Valérie Colin qui sera le #1, mais rien n'était encore diffusé. À Marseille, on m'avait recommandée un avocat en droit des affaires qui avait accepté mon invitation, rejoignant ainsi le club des téméraires généreux du tout début envers qui je nourris une gratitude infinie. Je me rends donc à son cabinet, Place de la Préfecture, et j'installe mon matériel (ou plutôt je galère pour installer les micro-cravates que j'utilisais à l'époque). Nous discutons un peu, assez pour nous rendre compte qu'il est bon pote de mon cousin Florent*, puis nous commençons. Et là, je me retrouve confrontée à quelque chose auquel je n'avais jamais réfléchi : la timidité synallagmatique (oui, vous avez bien lu synallagmatique). Sa timidité d'abord : il répond avec des phrases courtes, assez fermées, sans développer, sans détail. Son parcours, qui ne manque pas de rugosité et d'espaces à explorer, défile à une vitesse phénoménale. Je sens bien qu'il ne me livre que la superficie et que je passe à côté de l'essentiel, mais je souris, je hoche la tête, je le laisse faire. Nous coupons le micro, je suis dépitée mais je fais comme si j'étais ravie, et nous nous disons au-revoir. Je me souviens être rentrée chez mon oncle et ma tante et avoir appelé ma soeur (qui est journaliste) pour lui parler de mon échec. Elle m'a dit que je nétais pas obligée de diffuser une interview ratée. Je lui ai répondu qu'il fallait que je diffuse ne serait-ce que par respect pour mon invité qui m'a dédié du temps, et pour ne pas perdre la face. J'ai changé d'avis par la suite**. Puis j'ai vu mon coach à la rentrée, et je crois bien que nous avons dédié une de nos premières séances à cet interview. J'ai compris ce jour là que si mon invité n'avait pas développé, moi je n'avais pas osé lui poser de questions par peur d'être intrusive, maladroite, invasive ou encore mal-polie (je n'avais manifestement pas compris en quoi consiste une interview). Bref, j'avais été timide moi aussi. C'est comme ça que j'ai appris qu'on a le droit de poser toutes les questions à la personne qui a accepté d'être interviewée, et que c'est à elle de poser ses limites si elle le souhaite. Vous vous demandez pourquoi je vous raconte tout ça plus d'un an et demi plus tard ? Il se trouve que lorsque nous avons travaillé sur les compétences et les réussites avec les clientes de la formation Confiance en moi, nombreuses étaient celles qui dénigraient leurs acquis, ne voyaient aucune réussite dans leur parcours et étaient uniquement focalisées sur leur marge de progression. Alors quand lundi dernier je suis sortie de l'interview d'une personne qui s'est révélée peu bavarde à son tour, que d'une interview qui aurait pu être expédiée en 15 minutes est ressorti une belle confidence en 1 heure grâce à toutes les questions que j'ai posées et à l'insistance dont j'ai fait preuve, j'ai eu une pensée pour le chemin parcouru, les progrès réalisés, et ce fut un vrai moment de joie. Et vous, quand avez-vous ressenti cela pour la dernière fois ? Je vous souhaite un très bon weekend, Lilas Louise *Florent était avocat à Marseille, s'est omis depuis, et se réinscrira sûrement car la profession lui manque (une autre histoire qui sera peut être un jour sur le podcast). Pour la petite histoire dans l'histoire, Florent a eu une fausse joie en apprenant que je rencontrais cet avocat, pensant que je passais des entretiens pour m'installer au Barreau de Marseille. Puis il a estimé que ce sont les beaux yeux de mon invité qui m'ont déconcentrée de l'interview, ce qui est bien évidemment faux (même si c'est vrai qu'il a de beaux yeux). **Je prévois d'interviewer à nouveau cet avocat un jour : #lilaslouisereturns |