Lettre #11 - Dégonfler la grenouille

Je suis agitée en ce moment, ma tête est en ébullition. La transformation digitale des formations existantes, la création de la nouvelle formation sur le développement de clientèle, la perspective d'une campagne de financement participatif, l'engagement dans un processus de certification Qualiopi pour que les formations Fleur d'avocat puissent être prises en charge par le FIF PL, la poursuite du podcast et la progression sur ma thèse professionnelle pour Sciences Po... tout ça fait beaucoup et j'ai la sensation d'être cette grenouille qui se veut plus grosse que le boeuf*.

[Ensuite je pense au parcours de Magou Soukouna et à toutes celles et ceux qui gèrent leur boulot + leurs enfants + l'école + la maison propre (mais surtout celles car on ne va pas se mentir c'est surtout vous mesdames qui êtes concernées), ce qui me fait sacrément relativiser.]

Plus tard, je vous parlerai de la mise en oeuvre de ces projets, des difficultés que je rencontre et des leçons que j'en tire. Aujourd'hui, je voudrais vous parler de douceur. En l'occurence, de la douceur de la voix et des propos de la pianiste Anne Quéffelec dans l'émission Par les temps qui courent sur France Culture.

J'ai écouté cette interview dimanche matin, cherchant un remède à ma tachycardie post nuit courte et agitée pour avoir écrit cet article jusqu'à 3h du matin parce que j'étais inspirée (si vous vous posiez des questions sur ma conciliation vie pro / vie perso, vous avez la réponse). 

Anne Quéffelec nous parle de mystère en pleine lumière, du "moi incertain et flottant"**, de la singularité des artistes qui fait autant leur force et leur liberté que leur solitude, de ce que la musique révèle en elle, du cadeau "qui ouvre en soi des portes, des espaces et des abîmes" qu'est l'écoute du public. En parlant d'un mouvement dans je ne sais plus quelle sonate de je ne sais plus quel compositeur, elle dit "on ne sait pas vers quoi ça nous mène", et évoque un rayonnement qui surgit et qui peut faire venir les larmes aux yeux. Elle dit aussi qu'à travers la musique, elle a pu parcourir cette portion d'humanité qu'est la sienne. Elle a cette voix calme et chaude qui rend tous les mots plus beaux, et l'interview est ponctuée d'extraits de sonates de Mozart, cette même musique qui la traverse.

Pourtant, je pense que si cette interview m'a apaisée, c'est qu'il ne s'agit pas tant d'une artiste touchée par la grâce que de développement personnel. Venant d'elle, cette réflexion n'est pas perchée. Elle est élégante, spirituelle, diablement chic. Mais je pense qu'on est tous et toutes des Anne Quéffelec en puissance, dont l'ouvrage (même s'il est moins poétique que le sien) permet d'ouvrir des espaces en soi, de cheminer vers un endroit encore inconnu, d'être ému aux larmes ou d'explorer son humanité.

D'ailleurs, elle évoque à la toute fin de l'interview une question qu'elle s'est posée, que je me suis posée (et me pose régulièrement), et que je sais nombreux et nombreuses d'entre vous se posent :

"À vingt ans il y avait des moments où tout s'était déroulé pour moi de façon relativement facile [...] et parfois je me disais 'mais est-ce que je suis légitime là-dedans ? Est-ce que la musique a besoin de moi ?' Et je trouvais que non, la musique n'avait pas forcément besoin de moi. Il y avait de merveilleux artistes et donc qu'est ce que je pouvais lui apporter ?"

[Que celui ou celle qui ne s'est jamais posé la question de sa légitimité et du besoin qu'on a de sa personne lève la main.]

Elle poursuit : "Et puis j'ai réalisé au fil des ans que moi j'avais besoin d'elle et que c'était comme ça qu'il fallait voir la chose. Qu'il fallait retourner la situation et qu'il fallait vaille que vaille que je me dépatouille avec ça.

Personnellement, je ne sais pas si vous avez besoin de moi(entre nous, il y a déjà des contenus inspirants et des formations en développement personnel et en marketing, qu'est-ce que moi je viens faire dans tout cela ?). En revanche, comme Anne Quéffelec avec la musique, je sais que Fleur d'avocat me permet de répondre à mon besoin d'entreprendre, de créer, de transmettreAssumer ce besoin, et le fait que je fais d'abord tous ces efforts pour moi***, me permet de dégonfler un peu la grenouille [l'expression "dégonfler la grenouille" devrait faire son entrée dans le dictionnaire]. Cette interview était une bonne piqure de rappel.

Et vous ? Comment vous sentez-vous en ce moment ? Et que pensez-vous de ce retournement de perspective proposé par Anne Quéffelec ?

*je vole l'illustration à Sonia Sans dont vous pouvez découvrir le travail ici 
**discours de Marguerite Yourcenar lors de son entrée à l'Académie Française
***cela ne m'empêche pas de créer des choses qui répondent aussi à votre besoin, et de le faire bien !

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