Comment j'ai appris à lâcher prise sur la distinction entre vie pro et perso

Je voulais vous parler de la confusion pro / perso parce que c'est un sujet sur lequel je me suis bien pris la tête, avec un pic cathartique qui a aussi servi de dénouement le soir où je me suis retrouvée à héberger une invitée du podcast pour la nuit #soiréepyjama

Il se trouve que je ne me perçois pas comme quelqu'un de notoire. C'est à dire que je ne me lève pas le matin en pensant aux 500 personnes qui vont écouter le podcast dans la journée, aux 800+ personnes qui me lisent tous les 15 jours, et encore moins aux discussions que vous avez entre vous sur mon travail [je n'ose imaginer ma prise de tête si j'étais Kim K]. 

Sauf que je glisse pas mal de choses sur moi (trop selon certains) dans le podcast, et dans la newsletter pareil, et même dans les formations. Je le fais spontanément, fraichement, parce que mon jardin secret est ailleurs, et aussi parce que je pense que l'universel se loge dans l'intime et que la meilleure manière d'aller chercher une résonance dans votre expérience personnelle, donc de vous faire réfléchir concrètement à votre situation, est de mettre des mots sur la mienne. 

C'est banal ce que je vous écris. C'est pour ça que nous sommes avides de films, de séries, de romans. La fiction nous change les idées et au passage dans le meilleur des cas elle nous touche et elle fait bouger des choses plus ou moins grandes en nous.

Bref je ne sais pas, je me suis pris la tête sur Lilas Louise vs Lilas Louise Maréchaud de Fleur d'avocat, à me demander s'il n'y avait pas trop de Lilas Louise dans Fleur d'avocat, ou trop de Fleur d'avocat dans Lilas Louise. Et la valeur de Lilas Louise sans Fleur d'avocat. Ou la valeur de Fleur d'avocat sans Lilas Louise. Et si ce n'est pas une erreur de partager autant ou de faire des interviews dans mon salon.

Puis il y a eu cette interview. Une avocate qui est venue de Bruxelles pour l'occasion parce que c'est plus sympa qu'à distance. Il se trouve qu'elle a loupé son premier train, est arrivée plus tard que prévu, et quand nous avons terminé notre échange le dernier train de retour était sur le point de partir.

Le plus naturellement du monde, je lui ai donc dit que ce n'était pas grave, qu'elle pouvait rester dormir à la maison, qu'elle était la bienvenue dans mon canapé. Girls night Fleur d'avocat.

Cette hospitalité me semblait être une évidence et je pense que c'est à ce moment là que j'ai vraiment lâché prise sur cette dichotomie pro / perso parce qu'en fait ça n'a pas de sens. Mon travail et donc Fleur d'avocat occupe une grande place dans ma vie, et Fleur d'avocat étant mon entreprise, elle est façonnée à mon image, avec mes valeurs (dont l'hospitalité fait partie). Difficile d'être secrète et de ne pas partager sur moi alors que je demande aux invités du podcast, et à mes clients, de s'ouvrir, de partager, de se confier. Et probablement que le fait que je sois capable de me confier participe de la confession des invités du podcast, et de la vulnérabilité permise en confiance dans les formations. De la même façon, je ne vais pas délicatement inviter mon invitée à se trouver une chambre d'hôtel alors qu'en vrai je trouve ça tout aussi chouette de se faire une bouffe et de papoter tranquille avant de lui déplier le canapé.

En plus je connais la leçon de Fleur d'avocat : en construisant un exercice professionnel à son image, on réussit et on s'épanouit (deux notions subjectives).

En acceptant cela, j'ai lâché sur ma prise de tête mais pas que. J'ai aussi accepté que Lilas Louise puisse aussi impacter Fleur d'avocat quand elle va moins bien [arrêtez moi je suis en train de parler de moi à la 3e personne]. J'étais fatiguée, lasse, petit moral [comme nous sommes nombreux à l'être si je comprends bien], et j'ai accepté de lever le pied. De me mettre en service minimum. De reporter à janvier certains trucs. D'être plus patiente sur d'autres.

Voilà pour la réflexion vie pro / vie perso me concernant. Si  vous en voulez toujours plus, j'ai été interviewée par Thomas Burbidge sur son podcast Young, Wild & Freelance pour parler de Média Business. J'étais en pleine tourmente et nous avons donc abordé le sujet en partant de l'exposition.

Et vous ? Comment vivez-vous la porosité entre vos vies ? Le vous avocat et le vous intime ? Avez-vous la sensation de pouvoir être "vous" au boulot ? Arrivez-vous à en tirer une forme d'équilibre ?



"Merci pour cette newsletter toujours aussi passionnante, stimulante et qui donne envie d’avancer avec toi”
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