La curiosité est le moteur de votre développement professionnel.

Quand je repense à la moi en L3 / M1, je vois une jeune femme obsédée par cette histoire de sélection en M2 et donc par les notes et les stages [spéciale dédicace à Magali]. Ce qui constitue un dossier quoi. J'ai l'impression que je passais beaucoup, beaucoup de temps à être une étudiante très studieuse, à comparer les M2 et à envoyer des CVs partout. Enfin "partout", ce sont les cabinets listés en santé dans le Legal 500. Un "partout" sommes toutes assez réducteur.

Mes recherches via la liste du Legal 500 n'ayant mené à rien pour l'été 2012 et l'été 2013, c'est le réseau de mes parents qui a joué.

Puis j'ai fait mon stage de M2 à l'EFS (Établissement français du sang). Vu les activités de cet établissement liées à l'utilisation d'éléments et produits du corps humain, j'aimerais vous parler d'un degré d'intentionnalité dans ma candidature auprès de l'EFS, mais entre nous j'ai trouvé ce stage via le réseau de la directrice du M2 et ça aurait pu être n'importe où tant que c'était lié à la santé et de préférence prestigieux aka gros labo, autorité de santé ou cabinet disposant d'une pratique notoire.

D'ailleurs j'ai toujours cherché les endroits où envoyer mon CV via les classements. Maintenant je sais le recul qu'il faut avoir vis-à-vis de ces derniers [nous nous amusions justement avec deux amies avocates en droit pharma récemment du classement en responsabilité produit défectueux pharma par un éditeur. Franchement, on se demande un peu par quel miracle certains figurent encore dans des classements.] Mais surtout, les classements sont loin d'être représentatifs des acteurs présents sur le marché.

Finalement, ce dont je n'ai pas le souvenir, c'est d'avoir continué à réfléchir et surtout à me cultiver sur ces fameux sujets auxquels j'étais a priori attachée.

Bien sur, j'ai réfléchi sur ces sujets dans le cadre du M2, surtout via les quelques cours qui étaient construits pour que nous réfléchissions activement et non pas juste pour nous transmettre un cours [j'aimerais vous dire que c'était le cas de tous les cours mais malheureusement non].

J'ai notamment en tête le cours de droit pénal de la santé de Stefano Manacorda [et non, ce n'était pas QUE son accent italien qui avait conquis mon cœur] ainsi qu'un autre cours de droit international dans lequel nous avions étudié dans le détail le cas du conflit entre l'UE et les États-Unis sur la viande bovine traitée aux hormones devant l'OMC [encore une triste histoire de droit vaincu par le politique].

Mais d'initiative personnelle... pas vraiment.

Il y a bien eu en M2 une conférence franchement passionnante sur le trafic des médicaments (bien plus rentable que le trafic de drogues !), avec une intervention de l'OCLAESP (Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique) et une autre du service d'un gros laboratoire pharmaceutique dédié à la lutte contre les contrefaçons.

Il y a également eu la lecture pour mon mémoire de stage de M2 la lecture du sérieux et rigoureux essai Le corps-marché, la marchandisation de la vie humaine à l'ère de la bioéconomie de Céline Lafontaine.

Mais c'est à peu près tout... en plus de 5 ans.

En fait, si je devais résumer la situation en quelques mots, je trouve que j'ai cruellement manqué de curiosité.

J'étais obnubilée par la prochaine étape, le prochain stage, le prochain recrutement.

Toute mon énergie était tournée vers l'après, et finalement le présent, ma propre démarche intellectuelle, ma R&D personnelle, est tombée dans l'oubli.

Et cela s'est malheureusement poursuivi ensuite, pendant mes stages et mes collaborations en cabinet d'avocat.

Aussi, je vous invite à vous questionner sur votre propre pratique de R&D : en avez-vous une ? Le cas échéant, quels sont vos sujets de recherche et d'intérêt ? en quoi consiste votre R&D en pratique ?

Inspirez-vous des invités qui ont placé la R&D personnelle au cœur de leur développement, comme Nina GosseEric MorainValentin BoullierBernard LamonKarima LachgarCaroline DiotVincent FillolaArthur MillerandWilliam O'Rorke ou encore Cédric Dubucq.



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