Aujourd’hui, je vais donc vous raconter l’histoire de la première session de première formation Bien dans ma robe.
Fin décembre 2018, cela fait 2 mois que j’ai commencé à diffuser le podcast. J’ai une douzaine d’interviews à mon actif et je commence à entrevoir des points communs entre mes invités pourtant si différents, à voir ce qu’ils ont fait et ce qu’ils ont su être pour s’épanouir dans la profession (au moment où je leur parle). Je vois aussi ce qui me rapproche de Jessica Troisfontaine et de Thibaut Labey (mes deux premiers reconvertis), ce moment où on ne s’écoute pas, où on persiste dans un truc qui ne nous intéresse pas tant que ça ou dans lequel on ne se sent pas particulièrement bien.
Et j’ai cette idée de formation pour transmettre ces clefs identifiées grâce au podcast à toutes celles et ceux qui veulent être bien dans leur robe.
Cette idée, il a fallu environ 2 mois pour que je l’assume et que je me dise que j’allais vraiment la faire (je ne vais pas revenir avec vous sur les histoires de légitimité et tout, mais ça a été un énorme obstacle à surmonter). Début janvier, je note dans mon journal : "Je suis excitée et effrayée à la fois par ces idées que j'ai pour Fleur d'avocat. J'espère ne pas me défiler, mais je ne pense pas". Je crois que c'est en février que j’assume vraiment et que je me lance en me fixant pour objectif de faire une première session au mois de juin.
Il reste 3/4 mois pour tout faire : préciser le programme, solidifier le contenu, m'organiser, vendre (accessoirement). Et comme je suis une femme, qui plus est juriste de formation, et bien j’ai appris à faire les choses proprement, dans les règles. Donc je fais tout ce qu’il ne faut pas faire quand on est entrepreneur : je fais les choses proprement et dans les règles. Je constitue une société, je fais un site internet pour que la présentation soit bien jolie et claire et précise, je passe des semaines à me former aux sujets que je veux aborder (être littéraire et juriste de formation se révèle être un avantage à ce niveau-là car s’il y a bien une chose que nous savons faire, c’est apprendre des textes)… Je n’ai parlé de cette formation à personne (sauf à mon coach et à mes amis bien sur), personne ne me l’a demandée. Je suis juste cette fille qui a un podcast sympa qui fait quelques centaines d’écoutes par épisode, un compte Instagram avec probablement moins de 500 abonnés, et un bon début de réseau sur LinkedIn mais rien de très calculé.
Bref je travaille dans mon coin jusqu'à lancer la communication et la vente de la formation, un 2 mai, le coeur vaillant et toute pleine de confiance que de jeunes avocats collaborateurs pas hyper bien dans leur robe vont trouver ça génial, absolument adapté à leur besoin, et se rendre à l'évidence que c'est fait pour eux et investir. Sur Instagram j'avais même fait un compte à rebours. Comme si vous n'attendiez que ça. LOL.
La personne que je suis un an plus tard trouve presque cela beau, tant de naïveté et d'innocence. C'est pur, cristallin. C'est vraiment mignon.
Et c'est là que ça se complique.
Le 2 mai, je lance la formation avec annonce en introduction du podcast et communication sur les réseaux sociaux. S'ensuit... rien. Pas d'inscription, pas de manifestation d'intérêt. Vraiment rien. Je ne suis pas tranquille, et note dans mon journal : "300 écoutes, pas une seule commande de la formation. J'ai peur que personne ne se lance, pourtant j'ai foi en ce concept, et quand même... 10 personnes."**
Le 3 mai : toujours rien. Je note : "Toujours pas de client. Bon, on est en plein pont, c'est un élément à prendre en compte. Échange avec A. qui pense que j'aurais dû faire une 1e promo gratuite pour montrer patte blanche. Elle a peut-être raison. Je ne sais pas. Comment réparer un mauvais move ? Rebondir après un mauvais lancement ? Faire une 2e tentative gratuite cette fois ? Être patient mais penser au rebond. Pour juin ? Pour une autre fois ? Honte. Echec = honte. Honte d'avoir montré une création et que celle-ci fasse un flop. Honte du manque de confiance. Honte de l'apparence d'incompétence. Je crois en mon produit. je crois en ma compétence. Comment gagner la confiance ?"
[Là vous constatez que je suis un peu schizophrène (et que je n'ai pas le talent d'Albert Cohen pour le monologue intérieur).]
Il y a un tunnel d'une dizaine de jours. Dans mon agenda, je mets la semaine du 6 mai sous l'objectif "Marqueting queen" pour me motiver (#fakeituntilyoumakeit). Je vois mon coach le 6 mai qui m'explique gentiment qu'essayer de vendre un truc au mois de mai, alors que les français sont en long weekend voire en vacances, c'était risqué, et je prends conscience de mon amateurisme total en matière de vente. Je n'ai pas écrit dans mon journal, mais je me souviens que les clients ne viennent pas et que je plonge progressivement dans l'angoisse.
La semaine du 13 mai est une semaine de torpeur. Je passe la grande majorité de mon temps dans mon lit, le cerveau paralysé, à regarder mon plafond et à me dire que je ne m'en sortirai jamais. Le 14 mai, je note dans mon journal : "Jamais je n'aurais cru qu'il y aurait si peu de réaction sur les réseaux sociaux. Cela me plonge dans un désarroi profond. Un sentiment d'impuissance, de honte, de tâche trop grosse pour moi, d'erreur, de mauvaise appréciation de l'état du marché. Et si personne n'était prêt à s'investir dans ce genre de démarche ? [...] Shut down, couette, et attente dans une sorte de demi sommeil, sans rêves, c'est déjà cela".
Deux éclaircies néanmoins : l'interview de Louis Bernard Buchman, parce que c'était une jolie journée de printemps et que les rosiers étaient en fleurs le long de l'avenue Georges Mandel, ainsi que le lundi Game of Throne avec mes copines A. et S. dans la coloc de S., qui sont l'occasion pour moi de faire de l'eye contact avec un des coloc de S.*** (#passioneyecontact)
Et surtout une porte de sortie : ma rencontre avec Capucine Coquand le jeudi 16 mai. Capucine a lancé Quintessence, son propre média de portraits. Nous avions rendez-vous pour faire connaissance entre portraitistes d'avocats, et je me suis forcée à y aller un peu comme on se force à prendre une douche quand ça fait 3 jours qu'on a la grippe et qu'on est fiévreux et puant sous sa couette. J'ai craqué au bout de 10 minutes, m'excusant d'être absente et morose et pas comme je suis normalement, en expliquant que voilà j'avais lancé cette formation et je n'avais pas de clients et je ne savais pas comment faire etc etc. Bref, j'ai vidé mon sac auprès de cette pauvre Capucine qui n'avait rien demandé. Et elle a été au top et m'a remonté le moral comme jamais.
Ce matin là, en discutant avec Capucine, j'ai réussi à sortir de mes méandres ("Je n'ai toujours pas de solution. Reste la solution de faire une première promo gratuite [...]. Je ne sais pas. Je ne sais même pas comment prendre cette décision. Il y a-t-il une bonne décision ? No sé") en prenant cette décision de faire une session gratuite plutôt que pas de session du tout pour tester le concept et le contenu.
C'est ce qui m'a permis de me remettre progressivement en action***.
J'avais quand même honte et je ne voulais pas rétrocéder publiquement sur les réseaux sociaux. J'ai donc proposé à quelques personnes, de façon confidentielle, en expliquant que je n'avais pas d'inscrits mais que je tenais à tester mon concept et que c'était donc plus une posture de bêta testeurs que j'attendais d'eux s'ils le voulaient bien. Et ça a marché ! Je vous passe les détails (ou plutôt je les garde pour une prochaine fois) car cette Lettre est mille fois trop longue, mais à la fin de la semaine du 20 mai Alexandre, Anaïs, Camille, Clémence, Delphine, Elizabeth et Lydia avaient rejoint l'aventure. Ils ont constitué ma première promo, gagnant à jamais une place toute particulière dans mon coeur. [Au passage j'ai eu un date avec le coloc de S. avec qui on se yeutait pendant GOT - c'était vraiment une bonne semaine]
C'est comme ça que la première session de Bien dans ma robe a pu se tenir en juin dernier, et ouf, ça s'est bien passé! Les avis ont tout de suite été hyper positifs**** et le bouche à oreille à commencé à circuler.
Alors si vous aussi vous vous lancez, que vous êtes dans la tourmente du démarrage, que l'idée doit devenir réalité, et bien sachez que mes pensées sont avec vous. Sincèrement. Il y a des gros moments d'impuissance, de sentiment de rejet, d'incompréhension. C'est vraiment dur. Alors ne restez pas seuls, sortez de votre torpeur, cherchez un moyen de vous remettre en mouvement, souvenez-vous que le mieux est l'ennemi du bien et que l'important c'est de progresser un peu tout le temps.
*Remerciez Aude (pour les nouveaux, Aude est stagiaire chez Fleur d'avocat jusqu'à fin juillet) d'avoir attiré mon attention sur cet anniversaire **Spéciale dédicace à celui qui était frustré que je ne développe pas mon expérience adopteunmec dans ma Lettre la semaine dernière ! ***mon coach est persuadé que j'aurais pu continuer mes efforts pour vendre, et que j'ai baissé les bras pour faire du gratuit trop tôt. On ne saura jamais ce qui aurait pu se passer si j'avais fait les choses autrement ! ****Je vous mets les avis parce que j'estime les avoir bien mérités ! : "Super formation ! Lilas Louise met de suite en confiance dans les ateliers et propose du contenu très riche et varié. J'ai acquis plein de clés pour bien vivre ma première collab, notamment dans ma communication avec les autres et pour la gestion du stress. Je recommande fortement !" (Delphine) "Excellente formation qui m’a beaucoup appris sur moi-même (aussi bien à titre personnel que professionnel), mon environnement de travail, mes aspirations ou encore sur mes collèges! Lilas Louise prend le temps d'écouter chacun des stagiaires et propose un contenu très riche. La formation "Bien dans ma robe" m’a également permis de prendre du recul sur ma façon d’être, mon mode de vie (et notamment grâce aux interventions d'une naturopathe et d'une yogi et m’a redonné confiance. J'ai tout de suite ressenti les bienfaits de la formation dans le cadre de mon exercice. Je ne peux que recommander cette formation." (Elizabeth) "La formation bien dans ma robe est extrêmement enrichissante ! J'ai énormément appris à chacune des séances et à l'issue de la formation, je sens que j'ai acquis de nombreuses clés qui me serviront au quotidien. Ce qui est sûr, c'est que si j'avais pu suivre cette formation dès ma première collab, j'aurais vécu les choses complètement différemment. Pour autant, quel que soit son ancienneté dans la profession, je pense que tous les avocats ont beaucoup à y apprendre !" (Clémence) "Je ne peux que recommander - Lilas Louise propose une formation en petit groupe qui permet de réellement participer et on est rapidement mis en confiance. Cette formation aborde l'ensemble des problématiques permettant de trouver les clefs pour interagir professionnellement. Les ateliers variés et tous différents permettent réellement de prendre du recul sur notre place au sein du cabinet et sur nos relations avec les uns et les autres. " Bien dans ma robe " a été une révélation et m'a permis de mettre en pratique les ateliers au cours de la formation et de solutionner des conflits latents ! Foncez les yeux fermés !" (Alexandre) "Formation pertinente et ciblée pour les jeunes avocats. L'intervenante connaît son sujet et l'environnement de travail spécifique qu'est celui des avocats ce qui permet d'être dans le concret. Les ateliers pratiques nous ont permis de ne pas rester enfermé.e.s dans la théorie et de confronter les thématiques évoquées à notre réalité quotidienne. La formation est dense et offre énormément d'outils précieux. J'ai constaté de réels changements positifs dans ma manière d'appréhender le métier et les relations client.e.s/ confrères /consœurs. Merci beaucoup à Lilas-Louise pour la qualité de ses interventions." (Lydia) "Bien dans ma robe c’était un peu la parenthèse quotidienne où on pense à soi et ses attentes tant professionnelles que personnelles (et soyons honnêtes : qui nous pousse à se poser les bonnes questions pour les définir et donc à se remettre en question !) Cette formation c'était aussi un super moment d’échanges très enrichissant et d’apprentissage dont on ressort avec quelques clés de lecture très utiles ! Pour certaines déjà familières par la force des choses (mais qu’il est toujours bon de réentendre de manière plus « formalisée ») et pour d’autres complètement nouvelles, à intégrer pour changer, ou à tout le moins améliorer, son fonctionnement, son organisation et son comportement en cabinet. Comment ne pas réserver le mot de la fin pour Lilas-Louise qui avec son sourire et sa bienveillance nous a accompagné pendant toute la formation Bien dans ma robe. Une très bonne formatrice 🙂 En un mot : je recommande !" (Camille) "Bien dans ma robe a été l'occasion de prendre quelques minutes par jour pour penser (et repenser) notre exercice et quelques heures par semaine pour en parler et rencontrer d'autres avocats avec des activités et visions différentes ou communes, mais toujours riches. C'était aussi des rappels utiles de choses connues mais auxquelles nous ne pensons pas assez, et beaucoup de découvertes et d'outils intéressants pour nous permettre de "chausser de nouvelles lunettes". Merci surtout à Lilas Louise, pour sa sympathie, sa bienveillance et son enthousiasme : j'ai passé de très agréables (et intéressants/utiles) moments !" (Anaïs)