Lorsque j'ai terminé mes études au sein du Mastère Exécutif en Ressources Humaines à Sciences Po Paris, j'étais dans un esprit émotion et questionnements.
Je n'arrivais pas à croire que tout ce temps s'eétait écoulé depuis... depuis le dépôt de ma candidature... et même depuis le début de ma réflexion de reconversion.
Nous sommes alors en janvier 2018. Pour un ensemble de raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas aujourd'hui, je décide de raccrocher la robe.
Moi qui n'avais jamais envisagé que cette profession, je suis, disons-le, complètement paumée.
Je m'inscris alors à la formation Fais le bilan calmement chez Switch collective et à un bilan de compétences classique. À l'issue de ces trois mois de réflexion, tout pointe vers les ressources humaines et l'innovation sociale. Le projet était alors de rejoindre un cabinet de conseil en management ou en RH. Fleur d'avocat le podcast n'était même pas une idée.
En bonne élève en quête de légitimité par les diplômes, je me mets alors à la recherche d'une formation pour acter ce changement d'étiquette. Après avoir été refusée à un Master spé à HEC en innovation sociale et développement durable [grand bien m'en fasse puisque c'était de la formation initiale à plein temps à Jouy-en-Josas, quel enfer !], je candidate en dernière minute au Master exécutif en stratégie RH de Sciences Po.
Je fais ici une petite digression parce que rien que l'histoire de cette candidature est une leçon : comme c'est de la formation executive, sur le papier il fallait avoir 5 ans d'expérience pro dans les pattes, ce que je n'avais pas ou à peine même en comptant tous mes stages [oui, le stage d'observation de 1 mois en L2 aussi]. C'est une avocate que j'ai rencontrée à un petit-déjeuner sur le DRH du futur qui m'a dit d'envoyer un dossier quand même, et elle a eu bien raison parce que mon profil "atypique" [vous ai-je déjà dit que je détestais cette expression ?] a plu à l'équipe pédagogique et j'ai été prise [la leçon donc : ne pas se fixer de limite car ce n'est pas parce qu'on ne remplit pas tous les critères que ça ne va pas le faire].
L'information est tombée en juin 2018, quelques jours avant la fin de ma dernière collaboration, et est venue avec son lot de soulagement car cela me donnait un peu moins l'impression de raccrocher la robe sans rien derrière. Certes, je n'avais pas de taff, mais j'avais un projet et un truc concret et sérieux [notamment aux yeux de mes parents, ce qui est loin d'être négligeable] en perspective [à ce stade j'avais déjà l'idée du podcast mais vous imaginez bien qu'entre Sciences Po et un podcast, une option rassurait plus mes parents que l'autre].
Je vous fais la suite en accéléré mais globalement la rentrée de la formation a été reportée à janvier 2019, à cette époque le podcast avait commencé et l'audience était enthousiaste, j'ai eu l'idée des formations, et j'ai progressivement abandonné l'idée de trouver du boulot comme consultante dans un cabinet de conseil pour croire en le fait que Fleur d'avocat pouvait devenir mon entreprise.
D'ailleurs j'aurais dû finir cette formation à Sciences Po plus tôt, mais c'était un moment crucial pour Fleur d'avocat. Premier confinement, coup de stress quant à la rentabilité financière du projet, transition vers des formations à distance avec du e-learning, crowdfunding, puis production et post production des formations et passage de la certification qualité Qualiopi, ma priorité était au fait d'avoir de la trésorerie, de construire un produit et d'aller chercher les premiers clients et j'avoue que dans ce contexte le mémoire de recherche que je devais pondre était de trop [merci à Sciences Po de permettre de reporter la soutenance du travail du troisième semestre de la formation !].
Une fois passées toutes ces étapes et sentant Fleur d'avocat plus solide, je me suis replongée dedans en janvier, j'ai rendu mon mémoire mardi 29 juin à 17h50 pour une deadline à 18h [on ne se refait pas], et soutenu mon oral mardi dernier, et toute cette histoire est maintenant derrière moi.
Finalement, je ne suis pas devenue consultante dans un cabinet de conseil RH, ni RH tout court.
Cette formation m'a donné des billes intéressantes à plusieurs égards. J'y ai rencontré des personnes formidables qui sont de vraies rôles modèles pour moi [l'avantage d'être la benjamine d'un programme] et j'y ai eu ma révélation intellectuelle de l'année 2019 avec le séminaire de 3 jours sur la sociologie des organisations et l'approche systémique qui est maintenant au cœur de mon approche [comme le savent bien mes clients de la formation Réussir sa collaboration].
Néanmoins, concrètement j'aurais eu besoin d'apprendre d'autres choses pour dépasser les obstacles liés à la création d'une entreprise. Je pense à des compétences strictement entrepreneuriales de marketing, de vente, de développement de produit.
En vous écrivant tout ceci, je me rends compte quand même que depuis mon départ de la profession d'avocat, j'ai toujours été dans une dynamique de formation continue [je me suis formée à la réorientation professionnelle, j'ai intégré ce master à Sciences Po, je me suis faite coacher], ce qui n'était pas le cas avant.
Quand j'étais avocate, j'apprenais de nouvelles choses par la pratique, parce que quand on est jeune avocat tout est nouveau et que de toutes façons chaque nouveau dossier implique en théorie de refaire une recherche pour vérifier qu'il n'y a pas eu une nouvelle jurisprudence ou une nouvelle norme qui vient remettre en question ce qu'on avait écrit dans son acte précédent. Mais je n'étais pas du tout en questionnement sur ce que j'avais besoin d'apprendre à faire, ou à faire mieux, ou sur ce qui pouvait être complémentaire et enrichissant pour ma matière.
Apprendre à apprendre et faire de la formation continue un réflexe sont les enseignements essentiels que je retire de Switch collective ainsi que de ce Mastère à Sciences Po. Aujourd'hui, il m'est inimaginable de ne pas m'inscrire dans une nouvelle formation.
Je sais qu'on peut apprendre beaucoup en autodidacte, seul de son côté à l'aide de tous les livres, podcasts, chaines Youtube, blogs et newsletter qui existent, mais pour moi, il n'y a rien de tel qu'une formation pour gagner du temps, être plus efficace et passer à l'action.
Apprendre seul et sur le tas, c'est faire toutes les erreurs que les personnes expérimentées ont déjà faites, alors qu'on peut en éviter un certain nombre [malheureusement, pas toutes].
À ce propos, j'écoutais l'interview d'une marketeuse dont je suis le travail et qui propose une formation en copywriting [une technique d'écriture pour vendre]. Elle disait justement que suivre une formation évite d'avoir à réinventer la roue. Pas besoin de passer du temps à démontrer que la terre est ronde alors que quelqu'un l'a fait pour nous. On peut expérimenter jusqu'à trouver la formule du calcul, et on peut aussi ouvrir un bouquin de physique.
Et vous, quel est votre rapport à la formation continue ? Qu'est-ce que vous avez envie ou besoin d'apprendre pour mener à bien vos projets ? Vers qui ou vers quoi allez-vous vous tourner ?